Dégusté le 20/10/2013.
L’année 2003, l’année de la canicule… une année particulière pour de nombreux domaines, plus difficiles pour certains. L’enjeu était de réussir à préserver un peu de fraîcheur au niveau du fruit. Beaucoup l’ont réussi, donnant des vins typés mais excellents. Mais quand est-il du potentiel de garde par rapport à des années plus « classiques » ? Comme on l’a vu pour d’autres domaines, on peut être parfois un peu étonné qu’après 10 ans on ait des vins toujours excellents.
Voilà où en était ma réflexion quand j’ai décidé de prélever ce Daumas Gassac 2003 de ma cave, sachant au vu des commentaires lus de ci de là que ce n’est certainement pas le meilleur de chez Guibert et qu’il sera difficile de le mettre sur le même plan qu’un 98.
Au débouchage : gibier, fruit noir et violette se font sentir.
Après un passage en carafe de plus de 5H30, quel est le verdict ?
La robe soutenue est grenat teinté de pourpre avec un tuilage débutant uniforme.
En 1er nez, on a toujours cette note de gibier et de cuir. La violette est bien présente avec un fruit noir, cassis, sous-jacent.
L’agitation dans le verre fait remonter le fruit qui englobe alors le tout avec une rondeur typée kirsch. On a toujours du cuir, et un peu de poivron est décelable. Une note florale mentholée donne de la fraîcheur. Sous une trame assez puissante on a une impression de de finesse et d’élégance. Petit à petit le gibier revient avec assez de force, alternant ensuite avec le fruit.
La bouche est assez discrète, comme si elle n’était pas en accord avec le nez beaucoup plus présent et imposant… bizarre. Les tanins sont lisses mais l’astringence est encore présente. D’ailleurs elle confère au liquide une certaine amertume qui laisse une sécheresse notable et désagréable. De belles notes cacaotées sont appréciables. L’évolution dans le verre donne au nez plus d’harmonie grâce au fruit/kirsch, la bouche perdant aussi un peu de sa sécheresse mais surtout de son amertume.
L’accord avec une belle côte de veau épaisse et son gratin de macaroni permet au vin de récupérer du gras et d’arrondir la sensation de sécheresse. C’est beaucoup mieux, le plat venant épauler impeccablement le vin. On ressent alors des notes plus chaudes et l’accord prend quelques accents de pain d’épices au senteur de gibier !
A noter que le reste de carafe bu plusieurs jours plus tard, même s’il fut plus rond, présenta toujours la sécheresse détectée initialement. Il faut donc trouver en accord un plat qui apporte un supplément de gras au vin. Quand au potentiel de garde restant… c’est peut-être trop tard. Prochain test dans quelques temps.
Accords : Agneau, souris d’agneau, gigot d’agneau, carré d’agneau, côte de veau épaisse, gibier à poils, daubes, mimolette extra-vielle, saint Nectaire fermier, vieux gouda
Infos : Mas de Daumas Gassac – VDP de la Vallée de l’Hérault – 2003 – Rouge – 13%