Sauternes – Château de Fargues – 2003

Dégusté le 08/08/2020.

Le nom de Lur-Saluces est bien connu des amateurs de Sauternes puisqu’ancré au prestigieux Château d’Yquem. La famille Lur-Saluces a en effet pour grand-aïeule Françoise-Joséphine de Sauvage d’Yquem qui épousa le comte Louis Amédée de Lur-Saluces en 1785 dont la famille possède le château de Fargues depuis 1472. Beaucoup plus récemment Bertrand de Lur-Saluces a longtemps dirigé le château familial d’Yquem (avant que LVMH n’en prenne le contrôle) ainsi que le château de Fargues qu’il consacra lui aussi au Sauternes avec un premier millésime 1943. Son neveu Alexandre est l’actuel propriétaire du château de Fargues.

Pourquoi le Sauternes est si particulier ?

Il l’est, c’est un fait, même si on retrouve ce type de vin dans d’autres régions. 

Tout d’abord par un emplacement unique et particulier : un peu avant Langon, au sud sud-est de Bordeaux, le terroir de Sauternes dispose d’un micro climat qui lui assure un ensoleillement important la journée, équilibré par une fraîcheur nocturne et matinale issues d’une brume régulière.

Par les cépages ensuite : sémillon et sauvignon blanc composent le Sauternes. Au château de Fargues, leur proportion est respectivement de 80% et 20%. Là aussi on a un équilibre entre le gras et le volume du sémillon et la fraîcheur aromatique du sauvignon.

Enfin, par la magie de la « pourriture noble », qui va concentrer le jus des grains. Le petit champignon qui en est à l’origine s’appelle le botitrys cinerea.

Au château de Fargues, à tout cela s’ajoute, comme à Yquem, le savoir-faire, la sélection des grains, et leur tri successif lors de vendanges manuelles, et enfin le soin et l’implication d’une équipe passionnée.

On peut penser sans risque que le château de Fargues est élaboré avec le même soin qu’à Yquem. 

J’ai eu l’occasion de déguster le millésime 1989 qui m’avait laissé un souvenir extraordinaire.

Le millésime 2003 est peut-être moins riche et complexe que le ’89, en tous cas certainement plus particulier car il s’agit de l’année de la canicule. Le climat particulièrement sec et chaud qui a régné pendant plusieurs mois avait fait craindre un manque de fraîcheur qui a heureusement été dissipé dès les premières dégustations.

Mais entrons dans le vif du sujet !

Le nectar est d’une couleur qui attire l’oeil, d’un bel or cuivré faisant penser à un pineau des Charentes ou un Cognac. Les larmes sont belles et coulent très lentement le long de la paroi du verre.

Les premiers parfums font penser à de la pomme très mûre à laquelle se mêlent un peu de dissolvant, de colle pour enfant, d’orgeat mais aussi de coing. Mais la palette ne se termine pas là. Toujours sans avoir agité le verre, du raisin de Corinthe, de la noisette fraîche, du caramel délicat, une pointe de vanille bourbon et des fruits secs se joignent à une symphonie toute en rondeur miellée.

Petit à petit le zeste d’orange et les agrumes bien mûrs se développent.

Déjà complexe et intense au repos, l’agitation renforce les parfums et senteurs charmeurs. L’orgeat et l’orange se renforcent. Amande et noisette fraîches se marient au miel et au caramel. Il y a aussi comme des notes de cuir neuf. 

Quelle douceur en bouche ! Bien évidemment on attaque sur le sucre mais immédiatement l’acidité vient en équilibre. La fraîcheur est encore assez présente. Et que c’est long ! On retrouve le nez, comme avec l’orange mais aussi le caramel, le tabac blond et des sensations acidulées, comme un fruit que l’on sucerait. 

Même s’il est un peu en retrait par rapport au ’89, mais cela reste toujours en partie subjectif, que dire de plus que « Miam, quel plaisir » !

Le site du château de Fargues donne énormément de pistes et d’idées d’accord.

Accords : corolles au roquefort et figues, salade de poulet grillé à  l’orange, poulet tandori aux épices indiennes, poissons blancs aux agrumes, tajine aux citrons confits, carré de porc au miel, foie gras, magret de canard aux fruits de la passion, terrine de foie gras, foie gras poêlé, roquefort, fromages bleus, époisse, vieux Gouda, conté, fromages de brebis, fromages de chèvre, pithiviers fondant, desserts fruités, sabayon aux agrumes

Infos : Château de Fargues –  Sauternes – 2003 – Blanc – 14%

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