Dégusté le 08/02/2020.
On repart à l’étranger et on passe du vin de liqueur au vin muté pour se retrouver à Porto. Si plusieurs types de Porto existent la base de son élaboration reste globalement la même, en particulier l’étape du mutage. Pour faire bref, et comme on l’a vu avec d’autres VDN (vins doux naturels) tels que ceux Maury, muscat, Banyuls, Rivesaltes ou Rasteau , il s’agit de stopper la fermentation alcoolique par l’ajout d’eau-de-vie. Pour le fameux VDN portugais, on utilise du « brandy » qui est une eau-de-vie de vin.

Ici nous sommes chez Burmester, célèbre maison et un des plus grand négociant depuis 1750, avec un Porto LBV, pour Late Bottled Vintage, 2005, un type particulier parmi le large éventail de l’appellation Porto. Ce qui me paraît important de retenir c’est que le LBV est un vin non oxydatif, ou encore « rubis » (par opposition au « tawny »), issu d’ un seul millésime et qui a certaines capacités à vieillir en bouteille.
Mais alors c’est quoi la différence avec un Vintage ?

Tout d’abord, il s’agit tous deux de « rubis » mais le LBV n’est pas forcément élaboré dans un millésime exceptionnel et à partir des meilleures parcelles. Il est (ou devrait) donc (être) moins concentré et puissant. Ensuite, comme on vient de le préciser, sa capacité à vieillir est plus faible, quoi que sur ce point les LBV non filtrés soient équivalents aux vintages et s’en rapprochent voire les dépassent. Enfin sa mise en bouteille est plus tardive.
Et question goût ?
Tout est possible par rapport à un vintage. Un LBV peut être meilleur qu’un vintage, surtout s’il s’agit de négociants ou de quintas différentes. Dans les deux cas, on est sur des vins plus fruités que les « tawny » oxydatifs.
Revenons à notre Burmester dont la robe dense et profonde est quasi noire et présente un joli ourlet aux reflets pourpres. Parfums de confiture de fruits noirs, de fruits cuits accompagnent avec éclat ceux du pruneau et de la datte. De belles notes de café et un boisé subtile soulignent une pointe de fruit rouge (framboise). Avant la moindre agitation, on ressent pleinement la profondeur et l’intensité aromatique. L’agitation fait pleurer langoureusement la fine pellicule qui s’accroche au verre et ouvre une voie plus aérienne, aux accents floraux. La datte est toujours bien présente, comme le fruit mais de la pâte d’amande se révèle !
L’attaque est onctueuse avec une sucrosité qui s’équilibre petit à petit grâce à une amertume typée noyau. Dans cette bouche, on retrouve tous les arômes que l’on a au nez, sans brûlure ni chaleur. Et quelle longueur !
Comment boire un LBV ?

On peut le déguster tel quel, mais il serait dommage de ne pas chercher à le marier avec un plat ou un fromage. Comme les vintage, les LBV sont taillés pour être le compagnon parfait de tout un repas ! Lors d’un voyage à Porto, j’avais eu l’occasion de boire un vintage rouge avec du magret de canard au chocolat, j’en ai encore un fabuleux souvenir. Alors hop, ni une ni deux, c’est parti pour tenter l’accord avec ce LBV. Et bien je peux vous dire que cet accord est toujours aussi parfait, surtout accompagné d’une purée de patate douce relevée de poivre noir ! De même, le Stilton bleu présente pour moi un des meilleurs fromages pour ce type de vin. C’en est à se demander si les Anglais ne l’ont pas fait exprès 😉
Une expérience que je ne demande encore qu’à reproduire, pourquoi pas avec un vintage !
Accords : apéritif, magret de canard sauce au chocolat, chocolat, gâteau au chocolat, Stilton bleu, bleu d’auvergne, fromages bleus
Infos : Burmester– Porto LBV – 2005– Rouge – 20%
Bonjour monsieur je voudrais vendre un Burmester 2005 quel prix me conseillez-vous ? Ce millesime est quasi introuvable me semble-t-il
En vous remerciant de votre réponse
Florence Étienne
Bonjour à vous,
S’il s’agit d’un véritable vintage, les prix peuvent être importants. Sur le web, on trouve de tout, de moins 50 à 150€… La réponse est donc difficile, tout dépend de l’offre que l’on vous fait (le montant et qui) et des négociations qui s’ouvriront.
Bonnes fêtes de fin d’année