Dégusté le 21/10/2019.
Dans le Bordelais, 2004 fût une bonne année. De mon point de vue, je la trouve assez compliquée, avec de grandes inégalités d’un château à l’autre. Le château Grand-Puy-Lacoste avait, d’après les spécialistes (et chanceux) l’ayant goûté très tôt, su tirer son épingle du jeu et promettait donc un Pauillac de grande tenue. J’ai donc attendu avec beaucoup d’espoir et les vendanges étant passées depuis plus de 15 ans, je me suis décidé à déboucher le flacon. J’étais d’autant plus impatient que cela faisait quand même un moment que je n’avait pas ouvert de Pauillac !
Mais avant de passer au compte-rendu, quelques infos… L’assemblage est de 75 % de cabernet-sauvignon, 20 % de merlot et 5% de cabernet franc. L’élevage est de 16 à 18 mois, à 70 % sous bois neuf.
Dans le verre, on a une teinte pourpre dont l’ourlet brique révèle l’évolution.
Fruit noir, cassis, mûre et prune s’affichent immédiatement. Des parfums floraux comme la violette, la pivoine leur emboîtent le pas. Du poivre ainsi que des notes empyreumatiques de cuir, tabac et boîte de cigares s’expriment nettement et caractérisent le boisé évolué de l’élevage en barriques. On ressent également des impressions qualitatives, juteuses.
L’aération fait ressortir encore plus ces notes, en particulier le cuir, le tabac, le bois. Les sensations évoluent vers une densité et un cuir qui s’affine, de patine. Après quelques minutes, le fruit revient au premier plan, mais cette fois-ci plus rouge comme la cerise mais surtout la fraise des bois qui explose. Mais ce n’est pas fini, si on attend encore, on constate que le cuir poursuit son évolution, se faisant moins discret. Il laisse la place à des notes plus cuites comme le jus de viande et le café. On peut aussi noter un peu d’épices.
Les tanins sont encore présents, très fins en bouche. Après une attaque douce, le jus est plein, équilibré tout du long, sur le café, le cuir et le jus de viande. On a effectivement un côté épicé, des arômes de noix de muscade et des sensations de noyau de fruit. Il s’éteint doucement. Je reste quand même sur ma faim, m’attendant à mieux, je suis un peu déçu… L’aurais-je trop attendu ?
Accords : agneau, bœuf, carré d’agneau, cèpes, champignons, côte de veau, gratin de macaronis, mimolette extra-vieille, vieux gouda, saint-Nectaire
Infos : Château Grand-Puy-Lacoste – Pauillac – 2004 – Rouge – 13%