Dégustation à l’aveugle du 02/3/2002.
Cette dégustation à l’aveugle s’est déroulée il y a déjà une paire d’années puisqu’en 2002. Les vins dont il s’agit sont des Côtes du Rhône sud tels que Chateauneuf-du-Pape, Gigondas et génériques de l’année 1997… Grenache, syrah et mourvèdre sont donc de la partie ! Cependant, si en Rhône nord l’année ’97 fût très bonne, elle fut tout juste correcte plus au sud.
7 vins sont de la partie et n’ont été dévoilés qu’à l’issue du vote final. L’ordre de dégustation fût aléatoire. Par ordre de (ma) préférence, les résultats sont les suivants…
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1er : Gigondas Vieilles Vignes – Tardieu-Laurent
Décidément tous leur vins sont des réussites ! Ce Gigondas était le 4ième vin dégusté au cours de cette soirée.
La robe est d’un grenat intense. Le nez est immédiatement ample et complexe, très prometteur et s’ouvre ensuite sur du café, de la réglisse, du thym et des herbes de Provence… aux senteurs de garrigue se mêlent le cuir. Une puissance animale est également remarquable. L’attaque est belle, le tout en équilibre parfait, l’acidité en finale indique un potentiel au vieillissement loin d’être épuisé. C’est long, c’est beau ! 89/100
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2d : Châteauneuf-du-Pape – Château Rayas
Dégusté en 7ième et dernière position, il talonne de très près le numéro 1 au classement final.
Ce 100% grenache présente une belle robe rubis. Le nez s’ouvre sur les fruits rouges, le cuir puis viennent le laurier et des notes de garrigue. Un beau nez fin et constant, surprenant de stabilité. En bouche l’attaque est très souple, on retrouve le nez avec ses fruits rouges et son laurier. La bouche se développe progressivement, c’est ample et plein. L’équilibre ici aussi est parfait, avec une très belle finale tout en douceur. 88/100
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3ème : Côtes du Rhône – Château de Fonsalette
Dégusté en 3ième position, il arrive en 3ième…
Un petit mot d’histoire : le Château de Fonsalette a été acheté par Louis Reynaud, exploitant de Château Rayas, en 1945. C’est en ’97 qu’Emmanuel Reynaud, alors exploitant du domaine des Tours, récupère le Château Rayas et le Château de Fonsalette suite au décès de son oncle Jacques Reynaud. Les techniques à la vigne et au chai sont donc les mêmes dans ces trois domaines.
Les cépages de l’assemblage sont les suivants : grenache (50%), cinsault (35%), syrah (15%).
La robe est rubis. Le nez est immédiatement intense, sur des notes torréfiées… Le café, le tabac se présentent élégamment, la réglisse domine le tout. En bouche, aucun fausse note : la souplesse de l’attaque cède la place à la réglisse… l’équilibre est remarquable de longueur. Le regret ? Sans doute un certain manque de complexité. 85/100
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4ème : Châteauneuf-du-Pape, cuvée « la Reine des Bois » – Domaine de la Mordorée
Dégusté en 6ème et avant-dernière position.
La robe est d’un grenat intense. Le premier nez est beau, sur le laurier mais aussi le cuir. Par la suite, un côté torréfié s’y ajoute. Assez proche du Tardieu-Laurent mais en plus fermé, le thym y est aussi plus discret. L’attaque en bouche est belle, on retrouve la finale du Tardieu-Laurent mais pas sa longueur… 83/100
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5ème : Gigondas – Domaine de la Soumade
Un aparté pour vous confier que j’apprécie beaucoup les Rasteau VDN produits les meilleurs années par ce domaine…mais ceci est une autre histoire.
Dégusté en 2ème, ce Gigondas a une robe grenat lui aussi. Un nez d’abord empyreumatique qui laisse pointer un peu de fruit. A l’agitation, le fruit apparaît bien mûr. On y sent aussi comme du dissolvant, mais aussi de la noix de muscade. En bouche, c’est ample, vineux et sur le fruit. Les tanins sont encore assez présents… Ce Gigondas ne demandait qu’à vieillir un peu plus pour donner le meilleur de lui-même grâce à des tanins fondus qui lui donnerait un plus bel équilibre. 83/100
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6ème : Gigondas – Domaine Santa Duc
Toujours grenat pour la robe de ce Gigondas dégusté en 5ème position. Le nez est d’abord sur les fruits rouges et noirs, le cassis est là. Viennent ensuite des notes empyreumatiques et « compotées ». Un nez particulier, que l’on appréciera pas forcément… L’attaque en bouche est franche et nerveuse, comme la finale qui vient vite. 77/100
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7ème : Châteauneuf-du-Pape – Château de Beaucastel
Une petite déception pour ce Beaucastel…bon il faut dire qu’il était le premier a être dégusté, place difficile car elle sert bien souvent de référence.
La robe est grenat foncée avec un liseré encore bien violet. Le nez est d’abord sur le beurre frais, l’herbe, les épices et du boisé. Viennent au second nez, du cuir, un peu de « réduit », l’eau de vie… En bouche c’est sur la cerise, avec de l’acidité et un côté poivré. Ce n’est pas très long et légèrement astringent. Ce vin, à la date de dégustation, était manifestement trop jeune, le carafage aurait dû être beaucoup plus long, dommage ! 71/100